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Fin de l’une des dernières rébellions africaines : la LRA d’Alice Lakwena à Joseph Kony ?

Fin de l’une des dernières rébellions africaines : la LRA d’Alice Lakwena à Joseph Kony ?

Un homme se présentant comme Dominic Ongwen, un des chefs de la rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), recherché par la justice internationale, s'est rendu à des militaires américains en Centrafrique, a déclaré mardi la diplomatie américaine. « En coordination avec les forces de l'Union Africaine (AURTF), les forces armées américaines ont placé en détention un individu qui affirme êtreun déserteur de la LRA. Cet homme s'est ensuite identifié comme étant Ongwen », a dit Jen Psaki, porte-parole du département d'Etat.

Elle a précisé qu'une tentative d'identification formelle de l'homme était actuellement en cours. S'il s'agissait bien de Dominic Ongwen, a précisé Mme Psaki, cette défection « constituerait un revers historique pour la structure de commandement de la LRA ».

Reprenant les déclarations de la diplomatie américaine, l'organisation Human Rights Watch, sise à New York, a salué l'éventuelle arrestation de M. Ongwen, « une occasion majeure pour faire avancer la justice face au lourd bilan d'atrocités de la LRA ». Le responsable de la LRA « devrait être rapidement traduit en justice », a réclamé l'association. Dominic Ongwen est né à Lamogi, district de Gulu, en Ouganda. Il était le Commandant de la Brigade Sinia, l’une des quatre brigades de l’Armée de Résistance du Seigneur de Joseph Kony (LRA – Lord’s Resistance Army). Il faisait également parti du «Control Altar», organe responsable des orientations militaires et stratégiques de la LRA.

La guerre civile ougandaise a débuté en 1986, après le renversement du Président Tito Okello, de l’ethnie Acholi, par l’Armée de Résistance Nationale de Yoweri Museveni. Environ deux millions de personnes ont été déplacées par ce conflit, et environ 1,7 million d'entre elles vivent dans des camps où elles dépendent de l'aide humanitaire. Créée en 1987, la LRA entend renverser le président ougandais Yoweri Museveni pour mettre en place un régime basé sur les Dix Commandements de la Bible.

En tant que Commandant de la Brigade Sinia, Dominic Ongwen aurait, selon le Procureur, ordonné en 2004 la commission d’actes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale (crime contre l’humanité et crimes de guerre). Il serait également responsable du massacre, en février 2004, dans le camp de déplacés de Barlonyo dans le district de Lira, qui aurait fait plus de 200 morts, dont 67 enfants.

En octobre 2005, un communiqué du Ministère de la Défense ougandais indiquait que Dominic Ongwen aurait été tué le 30 septembre 2005 dans le district de Soroti, au nord-est de l’Ouganda. Le Gouvernement ougandais a alors sollicité l’aide du Bureau du Procureur de la CPI pour effectuer des tests d’ADN afin de pouvoir confirmer l’identité du corps. Le 6 juillet 2006, la Chambre préliminaire II de la CPI a levé les scellés des résultats des tests d’ADN effectués sur la dépouille présumée de Dominic Ongwen. Les résultats d’ADN se sont révélés négatifs ce qui signifie que la dépouille n’était pas celle de Dominic Ongwen...

Fin de l’une des dernières rébellions africaines : la LRA d’Alice Lakwena à Joseph Kony ?
Fin de l’une des dernières rébellions africaines : la LRA d’Alice Lakwena à Joseph Kony ?

5 MILLIONS DE DOLLARS POUR LA CAPTURE DE JOSEPH KONY

L'armée ougandaise pilote une force régionale de l'Union africaine, appuyée par des forces spéciales américaines, qui traque la LRA dans les zones forestières aux confins de la République démocratique du Congo, du Soudan du Sud et de la Centrafrique.

Les Etats-Unis offrent 5 millions de dollars pour la capture de son chef et fondateur Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale avec trois de ses lieutenants, dont Dominic Ongwen. Des critiques estiment que la mobilisation de l'Union africaine et de Washington n'a pas permis d'éradiquer la rébellion.

La LRA a été créée dans le nord de l'Ouganda en 1987 sur les ruines du Mouvement du Saint-Esprit de la prêtresse Alice Lakwena, qui serait apparentée à Joseph Kony, prophète autoproclamé. Chassée en 2006 de l'Ougande par l'armée, la LRA s'est scindée en petits groupes éparpillés dans les forêts des pays voisins. Selon l'ONU, cette rébellion a tué plus de 100 000 personnes depuis 1987 en Afrique centrale et a enlevé plus de 60 000 enfants.

L’ ancienne meneuse de l'ex-rébellion du Mouvement du Saint-Esprit en Ouganda, Alice Auma, décédée au Kenya dans la nuit du 17 au 18 janvier 2007, fut l’inspiratrice de Joseph Kony. Aussi connue sous le nom d'Alice Lakwena, Auma s'est éteinte dans un camp de réfugiés de Dadaab au nord-est de Nairobi, au Kenya, où elle avait trouvé refuge depuis la fin des années 1980.

Fin de l’une des dernières rébellions africaines : la LRA d’Alice Lakwena à Joseph Kony ?
Fin de l’une des dernières rébellions africaines : la LRA d’Alice Lakwena à Joseph Kony ?

Sa mission sacrée

Cette femme originaire de Gulu, dans la région d'Acholie, en Ouganda, reçue l'ordre en 1986 de lever une armée afin de combattre «le mal» (le gouvernement) en Ouganda. En plus de combattre le mal, elle avait pour mission d'annoncer le jugement dernier et la possibilité pour les pécheurs de se racheter en la rejoignant dans son combat. Les directives qu'elle avait reçues provenaient d'un esprit chrétien inconnu du nom de Lakwena .

Par ses pouvoirs d'ajwaka (guérisseuse ou médium dans le langage acholie), Alice Auma a réussi à lever une armée de 7 000 hommes et femmes dans la brousse ougandaise. À l'aide de ce groupe, la jeune femme souhaitait mettre fin au pouvoir du président ougandais Yoweri Museveni . Alors qu'il était général, Musevini avait pris le pouvoir en Ouganda par la force, renversant le conseil militaire qui avait antérieurement renversé le dictateur Milton Obote. Autoproclamée la grande prêtresse, Alice Auma avait lancé ses premières opérations de rébellion dans le nord de l'Ouganda.

Conséquences de la rébellion

En novembre 1987, le gouvernement ougandais annonça avoir démantelé le mouvement de rebelles. Alice Lakwena dut se réfugier au Kenya où elle passa 4 mois en prison pour être entrée illégalement.

Ensuite, elle s'installa dans un camp de réfugiés où on la nommait «Votre Sainteté». Alice Lakwena croyait fermement avoir reçu des pouvoirs de Dieu lui permettant de sauver l'humanité ainsi que de soigner des aveugles, des muets et des malades du SIDA.

Un travailleur humanitaire à Dadaab a souligné qu'elle inspirait beaucoup de personnes dans le camp où elle vivait. De plus, selon la porte-parole au Kenya du Haut-Commissariat de l'Organisation des Nations unies aux réfugiés (HCR), Millicent Mutuli, «Alice Lakwena n'était pas une réfugiée, elle était une invitée de l'État kenyan, même si elle vivait dans un camp de réfugiés».

En mai 2004, les membres de la Commission d'amnistie et les officiels du gouvernement ougandais ont annoncé qu'Alice Lakwena souhaitait rentrer en Ouganda . Cependant, les choses n'allèrent pas en ce sens puisque, selon des responsables de l'ONU, elle refusa toutes les invitations dans les derniers mois précédant sa mort.

Fin de l’une des dernières rébellions africaines : la LRA d’Alice Lakwena à Joseph Kony ?

La reprise du flambeau

Suite à l'échec du mouvement du Saint-Esprit, un parent d'Alice Lakwena, Joseph Kony, reprit le flambeau de la rébellion en 1987. Leurs liens demeurent cependant incertains et contestés. Kony fut tout d'abord à la tête de l'Armée démocrate-chrétienne unie d'Ouganda (UCDA), puis de l'Armée de résistance du seigneur (LRA). Il prétendait avoir reçu l'ordre de l'Esprit saint de créer l'Armée de résistance du seigneur afin de libérer la population ougandaise de la corruption, des péchés et de l'immoralité. Dans cette optique théologique, Joseph Kony souhaitait instaurer en Ouganda un gouvernement théocratique basé sur les 10 commandements de la Bible.

Bien que l'objectif de Joseph Kony semble basé sur des valeurs honnêtes, les moyens utilisés par l'Armée de résistance du seigneur furent souvent imprégnés d'atrocités envers les civils. Des enfants furent enlevés afin d'en faire des combattants et des esclaves sexuels. De plus, une guerre civile éclata dans le nord de l'Ouganda, faisant des dizaines de milliers de morts et contribuant au déplacement d'environ deux millions de personnes.

Suite à ces mouvements de résistance, le gouvernement ougandais a voté une loi donnant l'immunité et une petite somme d'argent à tous les combattants de l'Armée de résistance du seigneur qui rendraient leurs armes aux forces régulières. En plus de cette loi, le gouvernement souhaitait rallier dans son clan Alice Lakwena afin d'encourager les rebelles à se rendre, mais celle-ci déclina les invitations.

L'objectif du gouvernement demeure cependant contesté puisque la loi ne prévoyait aucun endroit sécuritaire où les récalcitrants auraient pu se rendre. Selon Tim Cocks, ancien correspondant en Ouganda pour l'Agence internationale Reuters : «si des redditions de combattants sont périodiquement rapportées par la presse, nombre d'entre eux sont abattus avant d'arriver à bon port»…

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