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Azerbaïdjan - Arménie : regain de tension ?

Azerbaïdjan - Arménie : regain de tension ?

La tension est remontée ces dernières semaines dans une zone frontalière, dont le tracé reste flou depuis la chute de l’URSS. Six soldats arméniens ont été capturés tout récemment par les forces azerbaïdjanaises.

Le ministère de la défense arménien a annoncé au matin du 27 mai la capture de six de ses soldats par l’Azerbaïdjan dans une région frontalière entre les deux pays, théâtre d’escarmouches depuis trois semaines maintenant.

L’affrontement s’est très vite déplacé sur le terrain médiatique, lorsque l’Azerbaïdjan a confirmé la capture de soldats appartenant à un « groupe de reconnaissance et de sabotage » et affirmé que ces derniers avaient pénétré en territoire azerbaïdjanais pour y poser des mines.

L’Arménie a bien reconnu la présence de sapeurs de combat occupés à poser des mines, tout en assurant que les soldats avaient été « encerclés » par les troupes azerbaïdjanaises et n’avaient pas passé la frontière. Le premier ministre arménien Nikol Pachinian a, en réponse, proposé le 27 mai le déploiement d’observateurs de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) le long de la frontière.

La tension entre les deux pays reste extrêmement forte depuis le cessez-le-feu signé en novembre 2020. L’Arménie avait alors concédé, après six semaines d’un brutal conflit ayant fait au moins 6 000 morts, la perte de territoires qu’elle contrôlait depuis les années 1990. L’arrivée dans la région de troupes de maintien de la paix russes a mis fin au gros des violences, sans pour autant résoudre les nombreux points de discorde entre les deux pays.

Mais la montée des tensions depuis deux semaines ne tourne cette fois pas autour de la région montagneuse du Haut-Karabakh, ce territoire de l’Azerbaïdjan peuplé d’Arméniens et contrôlé depuis les années 1990 par une république séparatiste soutenue par Erevan.

L’Arménie a accusé l’armée azerbaïdjanaise d’avoir, à la mi-mai, pénétré plusieurs kilomètres à l’intérieur de son territoire, dans les régions de Syunik et Guégarkounik. Jusqu’à une escarmouche ayant causé, en début de semaine, la mort d’un soldat arménien, toujours à la frontière entre les deux pays. Si plusieurs observateurs ont vu dans ces actions une volonté de Bakou de « tester » l’Arménie, le différend ne date pas d’hier.

« Il y a une vraie dispute sur le tracé de la frontière, constate Richard Giragosian, directeur du think tank « Regional Studies Center » basé dans la capitale arménienne. Le cœur du problème, c’est qu’il n’y a pas de point de départ qui fasse consensus, chaque pays utilise des cartes différentes de l’époque soviétique pour délimiter la frontière. » Les deux pays ne sont en effet, depuis la chute de l’Union soviétique, jamais parvenus à s’entendre sur le tracé de leur frontière.

Le sujet avait été brièvement réactivé en novembre 2020 : une première version de l’accord de cessez-le-feu publiée par les médias russes faisait ainsi état de la remise par l’Arménie à l’Azerbaïdjan de « territoires contrôlés par l’Arménie dans le district azerbaïdjanais de Qazax », une région frontalière au nord-ouest du pays.

Azerbaïdjan - Arménie : regain de tension ?

Une mention absente de l’accord finalement signé par le premier ministre arménien et les présidents russes et azerbaïdjanais, mais qui a depuis alimenté les rumeurs : à quelques semaines d’élections législatives anticipées en Arménie, le premier ministre intérimaire Nikol Pachinian a tenté, le 27 mai, de rassurer des habitants de la région de Guegarkounik, non loin de l’endroit où ont été capturés les soldats arméniens : « Personne ne doit penser que le gouvernement s’est engagé dans de sombres négociations, dans des conspirations » a-t-il ainsi déclaré.

Pour Richard Giragosian, l’activité militaire de l’Azerbaïdjan, ces dernières semaines, « ne se contente pas d’exposer la faiblesse arménienne, mais jette aussi la lumière sur le manque de détermination de la Russie ». Allié de l’Arménie au sein de l’Organisation du traité de sécurité collective (sorte d’OTAN sous l’égide de la Russie), Moscou reste très discret dans cette crise. Mais pas absent : le gouvernement arménien a annoncé, le 27 mai, l’arrivée de détachements de gardes-frontières du FSB, le service de sécurité russe, dans la région de Syunik.

Azerbaïdjan - Arménie : regain de tension ?
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