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Arménie-Azerbaïdjan : la fin des abricots ?

Arménie-Azerbaïdjan :  la fin des abricots ?

Les hostilités entre Erevan et Bakou se sont exportées jusqu’en Russie, se traduisant sous la forme surprenante d’une rivalité autour de l'import d’abricots.

La fin des abricots. C’est ce qu’ont craint les habitants de Moscou le temps d’une journée. À l’aube du 17 juillet, 52 camions transportant des abricots, en provenance d’Arménie, s’apprêtent à effectuer leur livraison habituelle au complexe commercial Food City, qui s’étend sur 104 hectares au sud de Moscou. Mais à l’entrée du marché, ils sont priés de rebrousser chemin. L’incident aurait pu sembler insignifiant si l’administration de cet «agrocluster» n’était pas composée de deux expatriés azéris. L’épisode des abricots est d’autant moins anodin qu’il intervient au moment de la reprise des affrontements à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

La réalité géopolitique du Caucase trouve un écho dans cette «anecdote de marché». Le fruit du prunus armeniaca (nom scientifique de l’abricotier) est considéré comme le fruit national de l’Arménie et fait l’objet d’un vaste marché d’exportation vers la Russie. C’est donc un nouveau front symbolique qui s’est ouvert dans le conflit (commencé en 1988) qui oppose Azéris et Arméniens autour du territoire frontalier du Haut-Karabagh. La région est revendiquée par Erevan mais appartient officiellement à l’Azerbaïdjan. Depuis le 12 juillet, les manœuvres militaires ont repris, avec un bilan humain d’au moins 17 morts.

 
Face à l’urgence de consommer les fruits reniés et rapidement périssables, qui plus est en plein été, la diaspora arménienne n’a pas tardé à réagir. Notamment à coups de flashmobs et hashtags. Suite à un appel diffusé sur Facebook, une file d’attente s’est formée dimanche, devant un camion stationné au centre commercial Bouhta, situé au nord de la capitale russe et appartenant à un homme russo-arménien. Rythmé par la musique du kotchari [danse traditionnelle arménienne, ndlr] et enveloppé par l’odeur des chachliks [des brochettes d’agneaux], l’événement a réuni une centaine de personnes, venues acheter les abricots directement auprès des chauffeurs.
Arménie-Azerbaïdjan :  la fin des abricots ?

Deux jours après les faits, les autorités russes ont annoncé la fin de cette drôle de crise des abricots. Les chauffeurs arméniens ont finalement été autorisés à investir le périmètre de Food City. Un retour à la normale confirmé par l’ambassadeur d’Arménie à Moscou, Vardan Toghanyan. A Moscou, Shamil Tagiev, le représentant de la diaspora azérie, a, quant à lui, déclaré au média russe Kommersant qu’il «n’était pas pertinent de faire un show politique de cette affaire». Certes, à l’intérieur du marché Food City, les tensions entre les deux groupes ne sont immédiatement évidentes, rapporte le média indépendant Novaya Gazeta.

Mais l’absence d’enseignes et autres affiches de publicité pour les produits arméniens, enlevées à la demande de l’administration, témoigne d’un froid persistant. Moscou n’est pas la seule ville à avoir été le théâtre de tensions entre Azéris et Arméniens autour des abricots. La même scène s’est jouée à Saint-Pétersbourg, des fournisseurs arméniens ont été repoussés d’un grand centre commercial.

Arménie-Azerbaïdjan :  la fin des abricots ?
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